Critique : White Bird de Gregg Araki avec Shailene Woodley, Eva Green, Christopher Meloni

White BirdCela fait un bail que je n’avais pas vu un film de Gregg Araki…Presque 20 ans ce qui ne me rajeunit pas et lui non plus même si du haut de ses 50 ans il ne les fait pas…Oui je me rappelle avoir vu à la télé le controversé The Doom Generation, un film complètement allumé et sanguinolent dont je me rappelle à peine l’histoire, donc qui ne m’avait pas tant marquée que cela. Bref, depuis Gregg Araki a mûri et j’ai loupé la majeure partie de sa filmographie mais ce n’est pas grave, j’étais donc très contente de découvrir son dernier film White Bird in A Blizzard (titre V.O) écourté en White Bird pour la sortie Française. Présenté lors du dernier festival du film américain à Deauville, White Bird présente la très en vogue et talentueuse jeune actrice Shailene Woodley que l’on a vu récemment dans Divergente, Les Etoiles Contraires pour ceux qui n’auraient pas suivi…Nous sommes encore dans le registre de l’adolescence ici mais plus particulièrement du passage à l’adulte et ses conséquences avec prise de responsabilités, découverte de la sexualité, etc. mais surtout dans un contexte, qui en apparence paraît être plutôt banal mais qui est, si l’on creuse un peu, plutôt particulier. En effet, sans vous raconter le film, La jeune Kat Connors fille unique, s’embellit, a un petit ami, poursuit ses études, prend son envol et à côté d’elle qui l’a regarde; sa mère (Eva Green) dans un rôle inhabituel et magnifique au demeurant, qui s’ennuie à mourir dans son rôle de petite femme au foyer, n’aime plus son mari et commence à jalouser sa fille…Quand elle disparaît du jour au lendemain…Sans s’en inquiéter davantage Kat va vivre sa vie de jeune femme mais au fil des jours, celle-ci va commencer à s’interroger, en premier sur elle-même puis sur son entourage.
Dans une atmosphère particulière, Gregg Araki nous fait penser à Twin Peaks ou bien encore American Beauty, des références qu’il ne renie pas au contraire sans parler que le film se passe dans les années 80 avec ses références culturelles et musicales bien retranscrites à l’écran, White Bird est d’ailleurs adapté du roman de Laura Kasischke (que je n’ai pas lu). La réalisation est à la fois poétique, lyrique mais troublante et inquiétante, c’est en tout cas ce qu’il a voulu traduire du bouquin, à travers son film. White Bird reste prenant avec des passages où le temps semble suspendu notamment lorsque Kat se met à rêver, troublée par la disparition de sa mère. Outre une réalisation envoûtante, le film repose sur un trio d’acteurs étonnant et pour tous, dans des rôles inattendus, peut-être moins pour Shailene Woodley, mais tout au moins jouant de manière réaliste, Eva Green en mère dépressive et Christopher Meloni (qu’on connaît plus pour ses rôles récurrents dans les séries New York Unité Spéciale ou Oz) en père banal, absent voire chiant de simplicité, qui semble désemparé de voir sa femme se désagréger sous ses yeux…

En conclusion, White Bird mêle mystère et critique de l’American Dream or Way of life de la famille bien sous tous rapports en apparence mais également du passage à l’âge adulte voire d’autres sujets que je vous épargnerai pour ne pas vous révéler l’intrigue. White Bird, est parfois un peu lent, ne m’a pas forcément fait planer à l’image de son personnage principal lors de ses rêves nocturnes mais m’a suffisamment emportée pour rester jusqu’à la fin qui comporte quelques twists plaisants. Un drame familial sur fond de film « policier », que certains trouveront peut-être un peu irrévérencieux…Oh la la !

Le film sort au cinéma le 15 Octobre 2014 et a été présenté dernièrement au festival du film Américain de Deauville. La séance a été suivie d’une longue session de questions – réponses avec Gregg Araki.

Bande-Annonce White Bird

Sortie Vidéo – Le Torrent d’Anne Le Ny avec José Garcia, André Dussollier, Capucine Valmary
Sortie Vidéo – Sons of Philadelphia de Jérémie Guez avec Matthias Schoenaerts, Joel Kinnaman
Sortie Vidéo – Embattled avec Stephen Dorff, Elizabeth Reaser, Darren Mann
Critique Film – La Loi de Téhéran de Saeed Roustayi avec  Payman Maadi, Navid Mohammadzadeh
Critique Film – Désigné Coupable de Kevin McDonald avec Tahar Rahim, Jodie Foster, Shailene Woodley
Critique Film – La Nuée de Just Philipot avec Suliane Brahim, Sofian Khammes, Marie Narbonne

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