Critique : Beginners de Mike Mills avec Ewan McGregor, Mélanie Laurent

Synopsis : Oliver, illustrateur a Los Angeles, collectionne les ex et les déceptions amoureuses. Quand son père, Hal, tire sa révérence après avoir fait son coming-out a 75 ans et rejoint avec entrain la communauté homosexuelle, Oliver se penche sur ses relations familiales et ses échecs sentimentaux. Et il hérite d’un chien philosophe et bavard. La dépression guette. Jusqu’au jour où il rencontre Anna…Sortie le 15 juin 2011

Beginners est le second long-métrage d’un ancien graphiste Mike Mills qui s’était déjà exercé en tournant plusieurs clips pour Air, Moby, Pulp. Film très personnel comme il nous l’a expliqué à la fin de la projection, il mêle récits auto-biographiques et fiction.
En effet, Beginners est un film plutôt touchant, assez contemporain dans les thèmes qu’il aborde, il mélange à la fois pas mal de faits réels même si certains romancés, concernant la vie et surtout les parents du réalisateur.
Après la mort de sa mère, Oliver (à priori différent de Mike à 90%) apprend que son père a toujours été homosexuel, que sa mère avait des origines juives et que donc leur union était liée par un amour un peu différent des couples habituels.
Accablé d’une tristesse permanente surtout après la perte de son papa, il n’ a que sa conscience, représenté par les monologues qu’il a avec le chien de son père dont il hérite en plus de sa maison. Il fait donc un point sur sa vie, revient en arrière et se rappelle les moments avec ses parents et finalement ose regarder vers son avenir lorsqu’il rencontre une jolie et insouciante jeune femme : Anna. Rencontre d’ailleurs de manière assez originale. En effet celle-ci est atteinte d’une extinction de voix (ou simule ?…) lors de leur première rencontre.

Parsemé de nombreux Flash-backs qui dérangeront peut-être certains spectateurs, Oliver fait une longue auto-analyse de part les nombreux liens entre ce qu’il est en train de vivre avec Anna, son chien ou ses collègues de travail ainsi que sa vie passée en compagnie de ses parents, ensemble ou individuellement.
Plutôt symbolique sur le fond avec une explication et un parallèle historique réalisés de manière assez clipesque et non dénoué d’humour, il raconte le contexte dans lequel s’est uni ses parents à la fin de la 2nde guerre mondiale et de part leurs « caractéristiques » (homosexuel et juif), comment ils finissent naturellement par s’unir dans l’ordre des choses pour rentrer et suivre les conventions d’une famille américaine parfaite à l’époque.

Il y a des moments très drôles dans Beginners, une sorte d’ironie compte tenu des événements, notamment leur déroulement, les dialogues avec le chien, le retour vers le passé bref un humour assez fin et délicat  malgré parfois la lourdeur et la tristesse ambiante qu’Oliver nous transmet par ces pensées que l’on entend ‘à la Dexter’ ce qui parfois heureusement allège l’ensemble avec notamment une Mélanie Laurent, tantôt agaçante, tantôt fraîche apportant une bouffée d’air emmenant Oliver dans sa bulle amoureuse où il n’y a qu’eux, voire le chien ;-).

Avec également des moments très émouvants, lors des derniers jours de la vie du père d’Oliver par exemple, Beginners est semble t-il une auto analyse permettant au réalisateur de partir du bon pied en ayant accepté son enfance, la vie qu’il a partagé avec ses parents et finalement peut-être une chose que tout être humain pourrait faire pour (re) démarrer dans sa vie et mettre tout en oeuvre pour construire quelque chose qu’il le rendra heureux le plus longtemps possible…

Bref, un film qui tient des longueurs au sujet un peu lourd et peu joyeux mais qui a des moments drôles et ironiques.

 


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3 Comments

  1. Ce film est un bijou de drôlerie, de sensations et de trouvailles. Le dialogue avec le chien donne un ressort supplémentaire au propos. Je trouve que M. Mills évite les ecueils trop branchés. Il lorgne par moment du côté de M. Gondry, sans pour autant le copier. Le ton est plus sensible peut être. Il raconte tellement de petites choses dans ces deux histoires entre mêlées qui vont droit au coeur. On repart avec un sentiment de nostalgie éclairé d’une lueur d’espoir.

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  2. Merci de ton commentaire Caro. Je n’ai pas été autant enthousiasmée que toi par le film mais je trouve que tu le résumes plutôt bien. Malgré la lourdeur du propos, le film dégage une fraîcheur et un humour assez subtile qui comme tu dis laisses (heureusement !) une lueur d’espoir…
    En effet, Gondry est une des références que le réalisateur a cité, si je me rappelle bien.

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