C’est lors de la réalisation de son précédent documentaire se passant à Buenos Aires que la réalisatrice Christine Seghezzi, qui séjourne depuis des années en Argentine, entend au fil de ses rencontres les conséquences de la culture du soja transgénique.

Elle nous emmène dans un petit village, quasi un hameau « Colonia Hansen » où on ne cultive plus que du soja. C’est dans un style très contemplatif, sûrement pour favoriser l’immersion du spectateur et le sensibiliser au sort des habitants que ceux-là nous racontent leurs histoires et leur rapport avec cette mono culture dramatique; mais aussi l’histoire de ces terres qui ont été le témoin de guerres et autres massacres entre occidentaux et indiens. Le tout est aussi entrecoupé d’autres histoires contées par la réalisatrice en voix off. Probablement des histoires qu’on lui a racontées et que l’on n’a probablement pas osé les raconter face à la caméra ?

Nous écoutons/voyons les différents propriétaires des champs, l’épicier, l’institutrice nous dire pour la plupart les conséquences dramatiques qu’est la culture du soja OGM. A travers leurs mots, nous comprenons que cette culture permet de faire rentrer de l’argent rapidement et facilement que des céréales ou de faire de l’élevage de bovins.
A la clé, une exode rurale, beaucoup moins de main-d’oeuvre à cause des pesticides ultra puissants, une pollution des sols qui s’appauvrissent lourdement au passage, avec ces produits chimiques dangereux, des maladies comme des cancers ou malformations pour les hommes, femmes et enfants habitants ces lieux.

Histoires de la plaine est un documentaire utile intimiste mais qui n’en est pas moins puissant dans ces propos où l’on assiste passivement aux dégâts qui s’abat sur cette région agricole Argentine. Une prise de conscience qui semble évidente où les intérêts économiques (l’Argentine a subit plusieurs crises, la dernière datant de 2010) priment sur la santé des hommes et la protection de notre planète.

Histoires de la plaine sort en cinéma le 30 Août 2017. Vu en VOSTFR