Critique : Chatroom de Hideo Nakata

Synopsis : William, 17 ans, solitaire, passe son temps sur internet et ouvre un forum de discussion pour les adolescents de sa ville. Rejoints par Eva, Emily, Mo et Jim, tous vident leurs sacs sur leurs parents, leurs soi-disant amis, leurs émois, leurs traumatismes. William, très à l’écoute, les conseille et les incite à s’affranchir de leurs problèmes par l’action…
Aucun d’eux ne sait que dans la vie réelle William est un adolescent perturbé, et qu’il est déterminé à influencer le groupe sur son Chatroom « à la vie – à la mort »…En salle le 11 Août 2010

Je connaissais le réalisateur japonais Hideo Nakata pour ses films d’horreur plutôt efficaces comme Ring et Dark Waters, qui ont (malheureusement ?) fait l’objet d’un remake américain (plus ou moins bien et efficace, selon). Ici il est question donc de son nouveau film tourné à Londres avec des acteurs anglophones. A l’instar de l’Autre Monde, le pitch est plutôt actuel puisqu’il confronte monde réel et virtuel, et met en scène,  et ce de manière assez originale, les discussions d’un groupe de jeunes adultes à travers le chat (Prononcez « Tchat » pour les amateurs), ces petites applications qui vous permettent de discuter derrière l’écran de votre ordinateur en temps réel avec des personnes bien réelles, donc. A noter que Chatroom a aussi été présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2010 dans la catégorie « Un certain regard ».
Eloigné des films d’épouvante, on est ici plutôt dans un registre de thriller psychologique avec comme trame de fond : Internet. Il m’a bien fallu 15 minutes avant de rentrer dans le film à cause d’une mise en scène un peu déroutante et peu habituelle mais finalement addictive en plus d’une B.O entraînante et rythmée. On se retrouve en effet,  en compagnie de cette bande de jeunes, se donnant rendez-vous sur le web pour échanger leurs pensées, leurs problèmes, leurs traumatismes, leurs projets… De manière intelligente, le réalisateur transpose ces rendez-vous dans des chatrooms sous forme de chambres d’hôtel au décor plus ou moins baroque (avec accès protégé ou non via un mot de passe – soit, sous l’image d’un interphone) décorée au goût du propriétaire. Cela peut donc paraître un peu rébarbatif de regarder ces discussions mais l’on découvre au fur et à mesure et rapidement les personnalités de chacun, dont celles d’un leader mal intentionné. Celui-ci est plutôt bien interprété par le jeune acteur (qui a joué dans Kick-Ass) Aaron Johnson, mais je remettrais plutôt le prix d’interprétation au comédien qui interprète Jim, garçon plutôt renfermé, triste, émouvant et influençable : Matthew Beard.

L’intrigue est malheureusement téléphonée et en faisant un raccourci, le web peut provoquer de très mauvaises rencontres, et si l’on regarde l’actualité, de nos jours c’est malheureusement parfois un fait. Comme j’ai pu le lire et je rejoins cet avis, le film aurait pu être réalisé à la demande d’un gouvernement pour mettre en garde les enfants et ados face aux dangers du web et du Chat en général : sexe, drogue violence ou pédophilie et par ce parti pris,  le film peut être assimilé à un spot anti-Internet. Que l’on rassure les parents, les personnages les plus néfastes ont déjà des symptômes et des pré-dispositions à être un peu barge, y compris dans leur vie réelle car oui le monde est cruel… Ce film tourne clairement autour de la communication, on voit ces jeunes quasi muets avec leur parents, dans leur vie de tous les jours bien grise et tristounette contrastant avec leurs sorties virtuelles, illuminées qui « clignotent » de toute part, où parfois ils font la fête et se marrent et, où paradoxalement ils n’arrêtent pas de parler, à travers leur écran. Si l’on apprécie ces échanges virtuels transposés dans un endroit physique, on aimera d’autant plus que les jeunes se parlent normalement sans LOL, MDR, OSF et autres acronymes mais l’on sourira car ces discussions peuvent parfois paraître ridicules transposées dans le monde réel. En tout cas, j’ai trouvé que le film mettait en exergue et ce justement, le comportement paradoxal que certains internautes (blogueurs :-) ? peuvent avoir derrière leur écran quand leur clavier prend facilement et parfois violemment la parole et, rester quasi muets dans la « real (actual) life »…
En conclusion, oui ce film peut maladroitement rendre encore plus parano les parents les plus réticents face à l’utilisation du web par leur progéniture. C’est un film certes pas vraiment indispensable mais qui a tout de même le mérite de mettre en scène un sujet pas forcément facile et on remercie au moins le réalisateur de ne pas avoir filmé uniquement des jeunes discutant derrière leur écran, intériorisant leurs sentiments mais plutôt d’avoir apporter une note d’originalité. En somme un petit thriller avec des comédiens prometteurs mais sans surprises au niveau de l’intrigue. Vous l’aurez compris, ceux qui s’attendent à voir un film dans le genre de Ring ou Dark Waters, passez votre chemin…

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