Fraîchement récompensé par le prix Michel d’Ornano au dernier festival du film américain à Deauville, Elle l’adore est le premier film de Jeanne Herry (fille de Miou-Miou et du chanteur Julien Clerc) qui a mis près de 10 ans avant de le réaliser et c’est plutôt une réussite. Elle l’adore, est contre toute attente plus un policier qu’une comédie et c’est assez surprenant mais pas décevant. Le rythme n’est pas super palpitant mais m’a tenu assez en haleine jusqu’à au dénouement également étonnant (han !). Elle l’adore repose sur ses principaux comédiens même si Sandrine Kimberlain et Laurent Laffite, ont malheureusement très peu de scènes communes. Elle (l’adore) interprète une femme ordinaire, Muriel esthéticienne, mère célibataire de deux grands enfants qui, depuis son adolescence, voue un culte à un chanteur de variétés Vincent Lacroix (Laurent Laffite). Elle a une vie des plus banales mais aime raconter des histoires voire des anecdotes un peu tarabiscoté où elle aime transformer la réalité…Comme ce qui va lui arriver vraiment : un soir, en pleine nuit, Vincent Lacroix débarque chez elle en lui demandant de l’aide afin de cacher un corps et en suivant bien ses instructions…Sandrine Kimberlain est attachante en fan pas fanatique, naturelle et délicate et Laurent Laffite, la star populaire au sourire dents blanches qui voit son monde s’effondrer et l’étau se resserrer sur lui où il cherchera à cacher ses traits de plus en plus tirés…
Bien sûr, je ne vais pas vous raconter le dénouement mais si cela manque finalement un peu d’humour, le suspens est là. Les personnages secondaires crédibles (sauf peut-être cette relation amoureuse entre 2 flics), nous ne sommes pas dans l’excessif avec lequel souvent les comédies françaises à succès nous gave. On pourrait regretter l’absence de grain de folie mais finalement le réalisme de cette histoire rend l’ensemble divertissant et nous livre quelques situations amusantes. Un premier long-métrage réussi pour la jeune réalisatrice aidée par un duo de comédiens français de haut niveau, redorant le blason d’un genre populaire souvent décriée…
Au cinéma le 24 septembre 2014.
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