Dernier film du réalisateur Andrew Niccol (également de l’excellent Bienvenue à Gattaca et du très bon « Lord of War » mais aussi du décevant « Les âmes vagabondes« ) Good Kill (dans le mille en VF) est à la fois un film de guerre, d’une guerre actuelle bien particulière , et un drame psychologique. Ancien pilote de chasse, Tommy Egan mari et père se voit reconverti en pilote de drone se livrant à une guerre à l’apparence virtuelle mais aux conséquences bien réelles 12 heures par jour, sur une base militaire dans un container non loin de Las Vegas, en compagnie de 3 autres co-équipiers et parfois de son chef ou recevant les ordres via téléphone, des ordres qui vont être de plus en plus discutables.
La majorité du film, nous le passons en compagnie de ce pilote au bord du gouffre, qui se voit bourré de remords au fur et à mesure de ses missions et qui ne trouve que l’alcool pour oublier son boulot qui consiste à observer et tuer des présumés terroristes à l’autre bout du monde derrière son joystick où souvent civils, femmes et enfants ne sont que des boucliers humains…Il trouve rarement des moments pour « respirer » ne serait-ce qu’au volant de sa voiture dans la « fausse » ville qu’est Las Vegas, même chez lui disputes avec sa femme et repli sur soi sont son programme quotidien.
Si le film soulève bien sûr des questions intéressantes et nous interpelle quant à cette nouvelle forme de guerre, guerre sans fin qui au lieu d’exterminer les terroristes en génèreraient de plus en plus (?), e déroulement de l’histoire est répétitif et parfois trop bavard, son traitement reste assez manichéen où l’équipe des 4 soldats confrontent leur point de vue et où leur commandant tente de les résonner et de les persuader qu’ils font le bien…
Lorsque le film penche du côté du drame, de la psychologie, on a du mal à être touché, à croire à cet ancien pilote qui éprouve des remords soudainement, peut-être à cause de l’interprétation des acteurs dans l’ensemble moyenne, notamment avec Ethan Hawke qu’on a vu meilleur dans d’autres rôles et films.
En bref, Good kill a le mérite de traiter d’un sujet actuel, d’être un film de guerre qui ne ressemble à aucun autre, de susciter notre intérêt et nous interroger sur cette guerre à distance où les soldats américains sont quasi des joueurs de jeu vidéo malgré le re-cadrage permanent de leurs supérieurs qui eux ne valent pas mieux et qui finissent par choisir la facilité sans prendre trop de risques, agissant comme leurs ennemis, avec lâcheté. Good kill reste décevant avec en plus une fin qui nous laisse justement sur la nôtre.
Le Blu-ray contient des bonus intéressants notamment un making-of et la rediffusion de la master class à Paris où des questions plus ou moins pertinentes lui ont été posées.
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